Le Ju-Jitsu, signifiant technique de souplesse, regroupe différentes techniques de combat développées durant l'ère féodale Japonaise par les samouraïs pour se défendre lorsqu'ils étaient désarmés. Ces techniques sont classées en trois catégories principales : atemi waza (technique de frappe), nage waza (technique de projection) et katame waza (technique de contrôle).

Entrainement de ju-jitsu au Japon vers 1920
Entrainement de ju-jitsu au Japon vers 1920

Historique

Le concept principal du ju-jitsu est le jū, littéralement la "souplesse", c'est-à-dire éviter l'attaque frontale pour contrôler un adversaire plus fort, sans opposition de force. Ce principe a donné naissance à un ensemble de techniques sophistiquées d'évitement, de canalisation de la force adverse, et de contrôle de l'adversaire par des déplacements, des frappes et des immobilisations obtenues grâce au contrôle des points vitaux et des articulations.

Le terme générique "ju-jitsu" cache une réalité historique bien plus complexe : en effet, il n'a jamais existé une discipline unique et strictement définie correspondant à ce terme. Il s'agissait de la discipline de combat sans armes, partie intégrante du programme enseigné par chacune des nombreuses écoles japonaises (les ryu). Ce que l'on appelle couramment "ju-jitsu" désigne aujourd'hui soit un enseignement bien spécifique à une école particulière, soit un enseignement regroupant des techniques héritées de ces écoles et transmises au début de l'ère moderne voire à un plus large public, grâce au travail de recensement et de conservation des techniques. Véritable nébuleuse à l'origine d'art martiaux plus ou moins récents, le ju-jitsu est à juste titre souvent qualifié d'art mère.

Le professeur Ré-Nié pionnier du Jujitsu en France
Le professeur Ré-Nié pionnier du Jujitsu en France

En France le ju-jitsu apparaît de façon très remarquée à l'automne 1905 grâce à un combat entre Georges Dubois, spécialiste des sports de défense français, et le professeur Ré-Nié où le tout Paris sportif était présent. Les articles sur le ju-jitsu se multiplient dans les journaux spécialisés et dans les grands quotidiens.

Ré-Nié donna une popularité exceptionnelle au ju-jitsu mais celle-ci ne fut qu'ephémère. En effet, après avoir relevé avec succès bon nombre de défis, il est vaincu par un lutteur russe de plus de 100 kilos. Le ju-jitsu ne bénéficiant alors que d'une popularité attachée à la forte personnalité de Ré-Nié sombre dans l'oubli.